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Vers l’antidémocratisme d’un carré rouge.

Ce carré rouge qui est devenu le symbole de la révolte étudiante embrase le Québec actuellement depuis plusieurs mois avec un mouvement étudiant qui s’oppose majoritairement à une hausse des frais de scolarité contre une majorité de la population qui est plutôt en faveur de cette même hausse des frais de scolarité.

Ce conflit entre les étudiants et le gouvernement du Québec, nous a démontré les incohérences de la démocratie où la démocratie à l’échelle du Québec s’oppose à une démocratie à l’échelle de la population étudiante. Alors, on constate que la population étudiante étant minoritaire par rapport à l’ensemble du Québec a permis au gouvernement du Parti Libéral du Québec d’adopter une loi spéciale. Une loi qui a pour seul but de mater à coup de matraque et d’amende la révolte des étudiants. Cependant, ce que plusieurs ne semblent pas comprendre c’est que même si les partisans de la hausse des frais de scolarité étaient dans la vérité ce que je doute fortement, la vérité cela ne s’impose pas à coup de loi matraque.

La vérité, peu importe laquelle, cela NE S’IMPOSE PAS, ni par des lois, ni par la police, ni par l’armée.

Très peu de personnes au Québec chez ceux qui sont en faveur de la hausse des frais de scolarité ont renoncé à l’idée de ne pas l’imposer, même l’idée d’un moratoire a été rejetée par les partisans de cette hausse et c’est uniquement pour cette raison qu’on se retrouve actuellement avec cette loi spéciale qui cherche à limiter les libertés individuelles de tous et de chacun. C’est cette obstination de la majorité de la population à vouloir imposer une hausse des frais de scolarité qui a permis au gouvernement d’adopter cette fameuse loi 78.

Alors, la démocratie dans ce conflit n’a réussi qu’à diviser la société québécoise encore plus sans établir de véritable consensus. Les étudiants et la jeunesse qu’elle représente étant minoritaires n’ont plus d’autre choix que de se séparer de cette majorité qui s’oppose à elle en se construisant en parallèle une société à leur image où on aurait la gratuité scolaire.

Alors, pouvons-nous améliorer cette société sans l’aide de la démocratie ?

Voilà une question que très peu de personnes se posent, comme si la démocratisation d’une société était un incontournable au progrès social, à une plus grande justice sociale entre les individus, comme si la démocratie pouvait résoudre tous les problèmes sociaux.

Actuellement, on conteste un peu partout sur la planète les gouvernements tels qu’au Québec avec les étudiants et on s’imagine encore que la démocratie est la solution et que si tout va mal dans nos sociétés c’est qu’elles ne sont pas suffisamment démocratiques ou qu’il faut une démocratie plus directe, plus proche du citoyen.

Cependant, personne n’ose remettre en question le principe même de la démocratie et cela même chez ceux qui se disent monarchistes. Autrement dit, on a érigé en dogme que la démocratie était nécessaire à l’épanouissement de nos sociétés et que sans elle, il n’y aurait plus de liberté ni de progrès sociaux.

Mais est-ce vraiment le cas ?

Pourtant, nous pouvons le constater actuellement que c’est justement la démocratie qui cherche à restreindre la liberté des étudiants au Québec. Alors, la démocratie dans sa nature profonde ne serait-elle pas une des causes de nos problèmes sociaux ?

La démocratie est définie comme étant la souveraineté du peuple sur l’État ou pour reprendre ce vieux dicton qui affirme que la démocratie c’est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple. En somme, toutes les définitions de la démocratie font référence à l’idée que le pouvoir doit être entre les mains du peuple.

Alors, la question qu’il faut se poser pour bien comprendre l’effet pernicieux de la démocratie est de savoir qui est représenté par le peuple.

Est-ce que chaque individu d’une société a les mêmes aspirations que la collectivité ? Les mêmes intérêts ? La même culture ? Le même sentiment d’appartenance ? La même croyance idéologique ou religieuse ?

La réponse est pourtant simple, c’est Non et au Québec, on est en train de le découvrir avec le conflit étudiant.

La diversité idéologique, de croyance et de culture qu’on retrouve dans nos sociétés font en sorte que la définition identitaire que nous avons d’un peuple n’englobe pas chaque individu ou chaque communauté d’une collectivité et que par conséquent ce qui est exigé par la démocratie ne sera pas à l’image de toute cette diversité, mais d’une simple majorité.

Espérons que les étudiants du Québec auront la sagesse nécessaire de se séparer définitivement de l’Assemblée Nationale en se donnant un gouvernement parallèle qui serait à l’image de leurs revendications, car s’ils attendent la conversion de cette majorité à leurs idées, ils risquent de subir la dictature de la démocratie encore très longtemps, puisqu’en démocratie, les minorités sont toujours perdantes.

 

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