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Clarification dogmatique de l’infaillibilité pontificale « Pastor aeternus »

Constitution dogmatique « Pastor aeternus » — 1er concile du Vatican — 18 juillet 1870

“C’est pourquoi, nous attachant fidèlement à la tradition reçue dès l’origine de la foi chrétienne, pour la gloire de Dieu notre Sauveur, pour l’exaltation de la religion catholique et le salut des peuples chrétiens, avec l’approbation du saint Concile, nous enseignons et définissons comme un dogme révélé de Dieu: le Pontife romain, lorsqu’il parle ex cathedra, c’est-à-dire lorsque, remplissant sa charge de pasteur et de docteur de tous les chrétiens, il définit, en vertu de sa suprême autorité apostolique, qu’une doctrine sur la foi ou les mœurs doit être tenue par toute l’Église, jouit, par l’assistance divine à lui promise en la personne de saint Pierre, de cette infaillibilité dont le divin Rédempteur a voulu que fût pourvue son Église, lorsqu’elle définit la doctrine sur la foi et les mœurs. Par conséquent, ces définitions du Pontife romain sont irréformables par elles-mêmes et non en vertu du consentement de l’Église. Si quelqu’un, ce qu’à Dieu ne plaise, avait la présomption de contredire notre définition, qu’il soit anathème. “

Si nous relisons attentivement cette définition du 1er concile du Vatican, nous pouvons remarquer après la séquence de mot “lorsqu’il parle ex cathedra” l’expression connue “c’est-à-dire” une expression connue qu’on oublie souvent la définition. Voici l’utilisation qu’on fait de l’expression “c’est-à-dire” selon le dictionnaire: “Placée en construction d’apposition ou d’incise dans un énoncé, après un mot ou une séquence de mots sur le sens desquels elle introduit une information complémentaire ou rectificative (restrictive).” Le mot “rectificative ” signifie “Qui sert à rectifier”, soit à “corriger ce qui est inexact ou imparfait.” Donc, l’expression “c’est-à-dire ” vient corriger ce qui est inexact ou imparfait dans la séquence de mot qui précède, soit “lorsqu’il parle ex cathedra”.

Ce qui signifie qu’on peut tout simplement remplacer la séquence de mot “lorsqu’il parle ex cathedra” par ce qui suit l’expression “c’est-à-dire”.

Alors, nous nous retrouvons avec une tout autre interprétation de ce dogme où le terme “ex cathedra” désigne la possibilité où le Pontife Romain cesserait d’être le successeur de Saint Pierre, car tant que le successeur de Saint Pierre s’exprime en tant que successeur de Saint Pierre, soit en “remplissant sa charge de pasteur et de docteur de tous les chrétiens”, il est toujours infaillible, mais s’il arrive que le Pontife Romain cesse de remplir sa charge de pasteur et de docteur de tous les chrétiens, il perd automatiquement cette infaillibilité.

Nous pouvons aussi arriver à la même conclusion avec la version latine du dogme avec l’expression “id est”.

Ensuite, le mot “idem” en latin a plusieurs significations qui n’a pas toujours la signification qu’on utilise dans la langue française.

1 – le même, la même…
2 – de nouveau, encore, une seconde fois.
3 – et en même temps, aussi, à la fois, également.
4 – néanmoins, pourtant, mais en revanche, par contre.

Voici la définition du dogme dans le catéchisme de Saint Pie X :

Quand est-ce que le Pape est infaillible ? Le Pape est infaillible seulement lorsque, en sa qualité de Pasteur et de Docteur de tous les chrétiens, en vertu de sa suprême autorité apostolique, il définit, pour être tenue par toute l’Eglise, une doctrine concernant la foi et les mœurs.

Saint Pie X ne mentionne pas qu’il est infaillible lorsqu’il parle seulement en ex cathedra. L’expression “ex cathedra” est absente de cette définition. Ce qui retire l’idée d’une infaillibilité limitée à une proclamation en ex cathedra, car un vrai vicaire de Jésus-christ est toujours placé en qualité de Pasteur et de Docteur de tous les chrétiens, il s’exprime toujours en vertu de sa suprême autorité apostolique. Il définit toujours infailliblement une doctrine concernant la foi et les mœurs qui doivent être tenues par toute l’Église.

Ensuite, nous devons aussi tenir compte du contexte social de l’époque lorsque le dogme fut proclamé, il y avait une très grande résistance vis-à-vis ce dogme. La proclamation du dogme a même provoqué un schisme dans l’Église, on a qu’à penser à l’Église vieille-Catholique qui rejette encore aujourd’hui ce dogme. C’est pour cette raison que le dogme ne fut pas proclamé de façon large avec précision, mais tout en laissant subtilement la porte ouverte à une définition plus large que Saint Pie X a clarifié, sans le dire clairement. De plus, il ne faut pas oublier cette partie de la définition du concile de trente: “par l’assistance divine à lui promise en la personne de saint Pierre” qui fait référence à ce passage de l’évangile.

“Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le froment. Mais moi, j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point; et toi, quand tu seras revenu, affermis tes frères. ” Luc 22,31-32

Voici une liste de citations de Saint qui confirme bien que le vicaire de Jésus-christ est infaillible dans tous ses enseignements qui concernent la foi et les moeurs.
« L’Église a toujours besoin d’un confirmateur infaillible auquel on puisse s’adresser, d’un fondement que les portes de l’enfer, et principalement l’erreur, ne puissent renverser, et que son pasteur ne puisse conduire à l’erreur ses enfants: les successeurs de saint Pierre ont donc tous ces mêmes privilèges, qui ne suivent pas la personne, mais la dignité et la charge publique » Saint François de sale.
 
St. Cyprien(v. 200 – 258) affirme: « La chaire de Pierre est cette Église principale d’où est sortie l’unité sacerdotale auprès de laquelle l’erreur ne peut avoir d’accès » (Lettre 40 et 55).
St Épiphane affirme: « À Pierre, le Père manifeste son propre Fils, et c’est pour cela qu’il est appelé bienheureux. Pierre à son tour manifeste le Saint-Esprit [dans son discours aux juifs, le jour de la Pentecôte], ainsi qu’il convenait à celui qui était le premier entre les apôtres, à celui qui était la pierre inébranlable sur laquelle l’Église de Dieu est fondée, et contre laquelle les portes de l’enfer ne prévaudront pas. Par ces portes de l’enfer il faut entendre les hérésies et les auteurs, des hérésies. En toutes manières, la foi est fondée solidement en lui: il a reçu les clefs du ciel, il délie et lie sur la terre et au ciel. en lui se résolvent les questions de la foi les ardues » (Anchoratus. Ch. 9)
St Jérome dit que: « La sainte Église romaine, qui est toujours demeurée sans tache, demeurera encore dans tous les temps à venir ferme et immuable au milieu des attaques des hérétiques, et cela par une protection providentielle du Seigneur et par l’assistance du bienheureux Pierre (in: Mgr de Ségur: Le Souverain Pontife, in Œuvres complètes Paris 1874, t. III, p. 80).
« D’après cette promesse (Tu es Pierre … ), l’Église apostolique de Pierre ne contracte aucune souillure de toutes les séductions de l’hérésie (St. Cyrille, in: St. Thomas d’Aquin: Chaîne d’or sur Matthieu XVI, 18 )
St Bernard: « Les atteintes qui sont portées à la foi doivent être réparées précisément par celui dont la foi ne peut être en défaut. C’est là la prérogative de ce Siège » (De error Abaelardi, préface).
« L’Église apostolique [de Pierre], placée au-dessus de tous les évêques, de tous les pasteurs, de tous les chefs des Églises et des fidèles, demeure pure de toutes les séductions et de tous les artifices des Hérétiques dans ses pontifes, dans sa foi toujours entière et dans l’autorité de Pierre. Tandis que les autres églises sont déshonorées par les erreurs de certains hérétiques, seule elle règne, appuyée sur des fondements inébranlables, imposant silence et fermant la bouche à tous les hérétiques; et nous [… ], nous confessons et nous prêchons en union avec elle la règle de la vérité et de la sainte tradition apostoliques » (citation de St. Cyrille d’Alexandrie reprise par St. Thomas dans sa Chaîne d’or, à l’endroit où il commente Matthieu XVI, 18 )

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